L’église Saint Pierre aux liens
L’histoire
A trois reprises, avec la même ferveur et la même détermination, les Brignacois ont participé à la construction de leur église.
Sur la place de l’église ont commencé à se tenir en 1119, les plaids (tribunaux) judiciaires tenus par les Seigneurs du Lodévois afin de régler les querelles familiales souvent liées aux héritages. Ces décisions contribuèrent à l’agrandissement des terres de la puissante Abbaye de Gellone.
Le sanctuaire et le village dépendait :
– du diocèse de Lodève et relevait de l’autorité des Comtes Evêques
– était une des dix paroisses de St Paul Coeur d’Hérault compte 23 clochers dont Brignac et Cambous.
– Etait rattaché à la Baronnie du Pouget et avait donc pour suzerains, entre autres, mais arrivés plus tard, les LARCARE et MONTIGNAC, VIEL, Barons du Pouget et pour certains Seigneurs de Brignac.
Le premier édifice fut détruit au moment des sanglantes guerres de religion qui sévirent dans la région. Reconstruite au début du XVIIème siècle, le manque d’entretien, peut-être, l’usure du temps, sans doute, ont contribué à un délabrement qui obligeait à envisager la démolition et la reconstruction, entre 1846 et 1850, de l’édifice actuel grâce à la participation financière de nombreux paroissiens.
L’orientation en fut changée et grâce à des dons de terrains, la nouvelle église, plus grande que les précédentes, fut bâtie le choeur au nord, le porche au sud, contrairement à l’exposition habituelle est/ouest.
Description
L’église présente une nef centrale et quatre chapelles latérales. Le choeur présente un polyptique comportant en son centre le miracle de la délivrance de St. Pierre par un ange venu couper les liens qui l’enchainaient au fond de sa geôle. Le tableau est surmonté d’un frontispice en forme de mitre présentant les clés de St. Pierre ainsi que ses liens et couronné par un crucifix.
Bien que cette église ne soit pas classée « monument historique », on peut admirer à l’intérieur, un magnifique autel du Sacré-Coeur en bois doré dans une chapelle style “troubadour” protégé par l’inventaire supplémentaire des objets et mobiliers.
Une magnifique crucifixion à trois personnages, huile sur toile d’environ trois mètres sur deux ainsi que le cadre datent du XVIIème siècle. En la regardant, on peut voir à gauche, la Vierge Marie et à droite, St. Pierre contrairement à St. Jean qui est représenté habituellement, pour faire suite aux Saintes Ecritures.
Le peintre a voulu représenter le Christ sur le Golgotha à la fin de son supplice, mais en présageant déjà la résurrection : la Vierge se tient droite, son index levé vers le haut, St. Pierre lève les yeux vers le ciel où apparaît un angelot ; quant au Christ, encore en vie, sa tête est levée vers le ciel pendant que le perizonium noué autour de ses hanches, amorce un mouvement ascendant comme s’il était déjà aspiré vers les cieux.
Le clocher et sa cloche
Elle fut sauvée et reste le seul témoin de l’église précédente. Fondue par les maîtres fondeurs Chatelet et Triadou en 1778. On peut y lire, en latin, les inscriptions suivantes :
Illustrissimo acreverendissimo D.D loanne Felice Henrico de FVMEL clare lodovensis eclaesis presvle, de Henrico Hyacinto DHVGLS, priore curato cura, D.D Andre Alexandro Bartholomei LEOTARD exconsultum, D.D Amato SIRVEN. Bartolomei AVDRAN consulbus, D.Antonio BONNEL patrino, D.Elisabect Svsanna LEOTARD matrina, I.CHATELET et TRIADOV me feceront, Anno Dni MDCCLXXVIII.
Sous la brillante présidence de l’Illustrissime et Reverentissime D.D. Loanne Felice Henrico de FUMEL, Prêlat de l’église, de HENRICO Francisco Hyacintio DHUGULS, premier administrateur du sanctuaire, D.D. Andre Alexandro Bartholomeo LEOTARD par décision, D.D. Amato Sirven, Bartolomei AUDRAN par conseil, D.Antonio BONNEL patrino, D. Elisabect SUSANNA LEOTARD marraine, I. CHATELET et TRIADOU me firent fondre en l’an 1778 du Seigneur.
Il est intéressant de voir une maison assez typique de la 2ème moitié du XVIIIe siècle située à côté de l’église. Au 18 de la Grande Rue, une ancienne remise de vigneron caractéristique de la région, datée de 1838. Le travail d’encadrement de la porte charretière et de la porte piétonne a été réalisé avec un soin remarquable.